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Les services iraniens de renseignement: quelles capacités ?

  • nemojules
  • 29 avr. 2024
  • 2 min de lecture

La routine de l'ombre met un scène une opération de traitement d'une source iranienne et sa capture par les services de sécurité des Mollahs. Qu'en est il réellement? jusqu'où peuvent ils aller pour protéger le programme nucléaire?


Les services de renseignement iraniens occupent une place importante au sein de la République Islamique d’Iran. Constitués en un « ministère du Renseignement et de la Sécurité nationale », Vevak, ils ont pour mission principale de combattre toute menace qui pourrait peser sur le régime. Il existe également un service de renseignement au sein du corps des gardiens de la révolution (pasdaran), véritable Etat dans l’Etat, de création plus récente (2009) mais si une rivalité existe entre ces deux organes de renseignement, il y a de nombreuses passerelles entre les deux entités.

 Les services iraniens travaillent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Iran pour protéger les intérêts du régime et n’hésitent pas à mener des actions violentes à l’étranger, ce qu’il convient de souligner car contrairement à la légende urbaine, la violence est plutôt rare dans le monde du renseignement.

Ce sont des services considérés comme agressifs qui s’appuient à l’étranger sur leur réseau d’ambassade mais également la diaspora iranienne et les groupes affilés comme le Hezbollah et d’autres « proxys » idéologiquement ou religieusement proches. On se souviendra par exemple des attentats menés en France en 1985-1986. On estime que ce sont les Pasdaran qui sont en général chargés du volet « action ».

La tentative d’attentat à Villepinte en 2018 contre le conseil national de la résistance iranienne (CNRI), mouvement d’opposition au régime, en est un bon exemple : Assadollah Assadi, diplomate à l’ambassade d’Iran à Vienne a piloté cette action en s’appuyant sur des ressortissants belges d’origine iranienne, dont un ancien dissident. Ces derniers ont été arrêtés in extremis avec 500 gr de TATP et un détonateur.

En plus de la chasse aux opposants, la protection du programme nucléaire iranien est une des priorités des services iraniens de renseignement. Ils ont notamment réussi à démanteler en 2011 un réseau d’espionnage américain et à arrêter plusieurs sources de la CIA travaillant au profit du programme nucléaire militaire iranien.  

En 2019, également, en exploitant des vulnérabilités dans les systèmes de transmission des sources avec la centrale américaine, ils sont parvenus à identifier des sources américaines en Iran et ont mené des opérations de contre-espionnage offensif assez sophistiquées, n’hésitant pas à opérer des filatures à l’étranger (Thailande, Azerbaijan, Dubaï, Vienne), pour identifier les officiers de la CIA.

De manière plus anecdotique, il est intéressant de noter que le régime médiatise ses succès contre la CIA à travers des documentaires de la télévision iranienne PressTV : ainsi les techniques d’approche de la CIA via des sites et la mise en place de sociétés écran dans les états du Golfe ont été mis en lumière et des photos et films d’OT de la CIA ont été diffusés.

Les services de renseignements iraniens sont assez efficaces dans leurs opérations de contre-espionnage mais ils connaissent également de nombreux échecs comme le montre les assassinats en 2010, 2012 et 2020 de cinq scientifiques de haut niveaux pilotant le programme nucléaire iraniens sans que ce services n’aient pu les empêcher ni les détecter en amont.


 


 
 
 

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